“Toutes les mesures ont été prises, cette année, pour résoudre le problème de l'insuffisance des places et du manque d'enseignants dans les universités suite à l'augmentation de l'effectif des étudiants, quelque 510.000, qui dépasse les prévisions”, a affirmé le ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, Lahcen Daoudi.
Dans un entretien accordé à la MAP à l'occasion de la rentrée universitaire 2012-2013, M. Daoudi a souligné que le nombre des lauréats du baccalauréat était estimé à 176.000, alors que l'effectif des inscrits à l'université a dépassé 210.000, soit 34.000 étudiants de plus que prévu, ce qui a engendré une pression en ce qui concerne les places disponibles et l'effectif d'enseignants.
Pour redresser cette situation, 600 postes budgétaires ont été réservés aux enseignants en 2012, dont une grande partie affectée aux universités Ibn Zohr à Agadir (105 postes) et Sidi Mohammed Benabdellah à Fès (87 postes), qui souffrent en particulier du sureffectif, a expliqué M. Daoudi.
Pour cette année, le problème est ainsi “presque résolu” concernant le nombre d'enseignants et des places disponibles dans les établissements universitaires, a poursuivi M. Daoudi, relevant toutefois l'impossibilité de revoir à la hausse, à l'heure actuelle, le nombre de places dans les instituts et les facultés de médecine et de pharmacie, où la capacité d'accueil est saturée au maximum.
En raison de la capacité d'accueil limitée de ces établissements, un grand nombre d'étudiants qui se sont distingués lors de l'examen du bac n'ont pas pu s'inscrire dans ces instituts, a-t-il dit, ajoutant que face au nombre élevé d'étudiants éligibles, les concours d'accès aux instituts et facultés de médecine n'étaient ouverts qu'aux postulants justifiant d'une moyenne élevée.
M. Daoudi a, d'autre part, estimé que l'ouverture d'universités étrangères au Maroc constitue une alternative pour résoudre la problématique posée par la capacité d'accueil des établissements et qui contraint des étudiants à s'inscrire à l'étranger, relevant qu'en 2011, quelque 52.000 étudiants étaient inscrits dans des universités étrangères, ce qui avait coûté au Maroc environ 4 milliards de DH.
L'implantation d'instituts et d'universités étrangères au Maroc permettra au pays d'économiser une telle somme, d'alléger le fardeau sur les familles, d'attirer un grand nombre d'étudiants africains et de drainer les investissements de pays optant pour les formations au Maroc, a-t-il dit, précisant que l'installation de tels établissements dans le Royaume interviendra dans le cadre d'accords de coopération avec des universités publiques de plusieurs pays ayant déjà manifesté leur intérêt, notamment la France, l'Espagne, la Russie et l'Italie.
M. Daoudi a indiqué, dans ce cadre, que la ministre française de l'Enseignement supérieur effectuera une visite au Maroc, les 17 et 18 janvier prochain, pour examiner la question de l'implantation d'antennes d'établissements français dans le Royaume, soulignant que toute université étrangère qui ouvrira une antenne au Maroc, sera engagée à inscrire gratuitement 20 pc d'étudiants issus de milieux nécessiteux. L'ambition de faire du Maroc un pôle international de l'enseignement universitaire est réalisable, a-t-il dit, affirmant que ce projet permettra de drainer les investissements pour d'autres secteurs.
Abordant la question de la suppression de la gratuité des inscriptions dans les instituts et les facultés de médecine pour les étudiants issus de milieux aisés, le ministre a précisé que rien n'est décidé à ce sujet, précisant que cette question relève des attributions du gouvernement dans son ensemble. Les instituts et les facultés relèvent d'un domaine où interviennent plusieurs départements, ce qui implique un débat au sein de la majorité, a-t-il dit. "J'ai simplement tiré la sonnette d'alarme, car si nous voulons vraiment réussir un saut qualitatif dans le secteur, nous ne pouvons plus continuer avec la mentalité des années soixante et soixante-dix", a souligné M. Daoudi notant que la concertation autour de ces questions relève des attributions du Conseil supérieur de l'éducation, la formation et la recherche scientifique.
A propos de la répartition territoriale des bourses, le ministre a indiqué que le décalage entre les régions est à la source du déséquilibre en matière d'octroi de bourses universitaires. Parfois, a-t-il relevé, un étudiant dont le revenu familial global s'élève à 200.000 DH bénéficie d'une bourse alors qu'un autre, dont le revenu familial n'excède pas 40.000 Dhs, en est privé. Dans l'attente d'une solution juridique à cette question qui demeure régie par un décret datant de 1993, "nous sommes en train d'oeuvrer cette année pour assurer un équilibre quant à la répartition des bourses", a assuré M. Daoudi, notant que sur 106.000 demandes de bourse formulées, près de 80 pc seront satisfaites. Le nombre des bourses passera de 180.000 à 210.000 et le montant de la bourse sera valorisé de 200 DH par mois pour les étudiants du cycle de Licence, et de 300 DH pour ceux du Master et du Doctorat, a-t-il précisé.
Au sujet de la recherche scientifique, le ministre a indiqué que ce secteur souffre de l'éparpillement et de l'absence d'une institution pour assurer la coordination, ajoutant que ce dossier est soumis au gouvernement. Relevant la nécessité d'échelonner les priorités et ne pas focaliser l'intérêt sur la formation aux dépends de la recherche scientifique, M. Daoudi a évoqué la possibilité de regrouper les différents établissements de formation d'ingénieurs de Rabat pour en faire la plus grande école d'ingénieurs à l'échelon africain.
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